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Perspectives du marché des produits halieutiques et aquacoles.

Perspectives du marché des produits halieutiques et aquacoles.

L’année 2014 aura vu des pics sans précédent de la production, des échanges et de la consommation de poisson. La consommation apparente par habitant a avoisiné 20 kg. L’aquaculture dépasse pour la première fois la pêche comme source principale de poisson destiné à la consommation humaine.

 

Situation du marché

Les perspectives du marché des produits halieutiques et aquacoles restent positives. L’année 2014 s’est caractérisée par des pics sans précédent de la production, des échanges et de la consommation, qui n’ont été que légèrement affectés par des événements comme l’interdiction d’importer décidée par la Fédération de Russie et la diminution des prises en Amérique du Sud.

On estime que la consommation apparente de poisson par habitant en 2014 a avoisiné 20 kg ; pour la première fois, l’aquaculture dépasse la pêche comme source principale de poisson destiné à la consommation humaine.

Les pays en développement, en particulier ceux d’Asie, continueront à être à l’origine d’importants changements et joueront un rôle majeur dans l’augmentation de la production, des échanges et de la consommation de poisson dans le monde. Ils en sont les principaux producteurs, exportateurs et sont également des consommateurs de plus en plus importants. Néanmoins, en 2014, les échanges se sont accrus plus rapidement dans les pays développés que dans les pays en développement. Cette situation est contraire à la tendance de long terme, au cours de laquelle les pays en développement, en particulier ceux de l’Amérique du Sud et de l’Asie de l’Est et du Sud, ont vu leur part dans les échanges mondiaux de produits halieutiques et aquacoles augmenter constamment. Les principaux facteurs à l’origine de cette inversion de tendance ont été la forte croissance du marché des États-Unis et une année record pour la Norvège, productrice et exportatrice de premier plan.

Les prix du poisson ont fortement augmenté pendant la première partie de 2014, puis ont baissé le restant de l’année, en raison d’un fléchissement de la demande des consommateurs sur de nombreux marchés européens et au Japon, et d’une amélioration de l’approvisionnement de certaines espèces. Toutefois, ces prix sont restés supérieurs à ceux de 2013 pour la plupart des espèces et produits, notamment dans le cas de l’élevage. L’indice des prix du poisson de la FAO (période de référence 2002-04=100) montre que les prix se situent à des niveaux sans précédent et ont atteint un pic en mars 2014 (164 ; 168 pour les espèces aquacoles).

 

Principaux éléments des projections

Les prix mondiaux des produits halieutiques, des produits aquacoles et des produits échangés seront principalement conditionnés par la croissance des revenus et de la population, la faible progression de la production halieutique, la poussée des prix de la viande à court terme et les coûts de l’alimentation animale. Tous ces facteurs contribueront à des prix élevés du poisson dans un avenir proche, lesquels diminueront ensuite jusqu’à la fin de cette décennie et augmenteront dans les années 2020. En termes réels, les prix devraient accuser un recul par rapport au niveau record de 2014. Au cours de la période 2015-24, le ratio entre les prix des espèces aquacoles et ceux des céréales secondaires devrait être cyclique et, à terme, se stabiliser à un niveau légèrement inférieur aux moyennes historiques (1990-2014). Le ratio entre les prix des espèces aquacoles et ceux de la farine de poisson restera relativement stable. La demande de farine de poisson destinée à l’alimentation animale dans l’aquaculture et l’élevage en général croît plus rapidement que l’offre. Par conséquent, une hausse du ratio entre les prix de la farine de poisson et ceux des tourteaux oléagineux devrait survenir. L’engouement pour les acides gras Oméga-3 dans l’alimentation humaine et l’essor de l’aquaculture ont contribué à la hausse du ratio entre le prix de l’huile de poisson et celui de l’huile végétale, qui devrait être maintenue à moyen terme. Cependant, étant donné que l’huile de poisson et l’huile végétale affichent au départ un niveau très élevé, les prix devraient accuser une baisse en termes nominaux pendant le reste de cette décennie.

Entre la période de référence de 2012-14 et 2024, la production halieutique et aquacole mondiale devrait progresser de 19 % pour atteindre 191 Mt. Cette hausse sera en grande partie attribuable à l’aquaculture, dont la production devrait s’établir à 96 Mt d’ici à 2024, soit un niveau supérieur de 38 % à celui de la période de référence (moyenne de 2012-14). L’aquaculture demeurera l’un des secteurs alimentaires se développant le plus vite, en dépit d’un repli de son taux de croissance moyen annuel qui passera de 5.6 % pendant la décennie précédente à 2.5 % au cours de la période de projection. En 2023, la production aquacole dépassera celle du secteur halieutique (graphique 1). Cette évolution, qui marque une nouvelle ère, est un signe que l’aquaculture sera, de plus en plus, le vecteur principal du changement dans les secteurs halieutique et aquacole. Toutefois, la filière pêche restera en tête pour un certain nombre d’espèces et sera vitale pour la sécurité alimentaire nationale et internationale. La production mondiale de farine de poisson devrait être ramenée à 5 Mt à la fin de la période de projection et la production mondiale d’huile de poisson devrait osciller aux alentours de 1 Mt. La proportion de farine de poisson et d’huile de poisson obtenue à partir de poissons entiers devrait diminuer par rapport à la décennie précédente.

 

Graphique 1. Production halieutique et aquacole

 Évolution de la production halieutique et aquacole

Note : la « pêche pour la consommation humaine » désigne la production halieutique, à l’exception des poissons d’ornement, des poissons destinés à la production de farine de poisson, d’huile de poisson et autres utilisations non alimentaires. L’ensemble de la production aquacole est présumé être destiné à la consommation humaine.
Source : OCDE/FAO (2015), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données), https://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.

 

La consommation mondiale apparente de poisson par habitant devrait, selon les projections, s’établir à 21.5 kg en équivalent poids vif (pv) en 2024, contre 19.7 kg pendant la période de référence. Sa croissance moyenne annuelle devrait ralentir dans la deuxième moitié de la période de projection, en raison de prix de la viande plus compétitifs. La consommation de poisson par habitant devrait progresser sur tous les continents, l’Asie affichant la plus forte progression. Contrairement aux projections établies dans les Perspectives précédentes, pour la première fois, une légère hausse est prévue en Afrique. La diminution des prix des aliments pour animaux et du pétrole brut a abaissé les coûts de production et de transport, ce qui a stimulé la production et les importations africaines de produits aquacoles. La consommation par habitant restera plus importante dans les économies avancées, même si elle devrait croître plus rapidement dans les pays en développement.

Les échanges de produits halieutiques et aquacoles frais et transformés (poisson pour la consommation humaine, farine de poisson en poids vif) demeureront florissants, stimulés par une demande continue, et par les innovations et les améliorations dans les secteurs de la transformation, de la conservation, du conditionnement, du transport et de la logistique. Ils représenteront environ 31 % de la production (36 % échanges intra-UE compris) en 2024. Cependant, les échanges mondiaux de produits destinés à l’alimentation humaine devraient croître plus lentement que pendant la décennie précédente en raison d’une hausse de la consommation intérieure dans les principaux pays producteurs. Les pays en développement devraient représenter 64 % des exportations mondiales de poisson destiné à la consommation humaine à l’horizon 2024, contre 66 % pendant la période de référence. Les régions développées resteront les plus grandes importatrices.

La principale incertitude concernant les projections analysées dans ce chapitre demeure les gains de productivité en aquaculture, qui pourraient être influencés par plusieurs facteurs : les ressources disponibles et leur accessibilité, qu’il s’agisse de terres, d’eau ou de moyens financiers ; les améliorations technologiques, les aliments pour animaux, etc. En outre, il est avéré que les maladies animales peuvent avoir des répercussions négatives plus ou moins prononcées sur la production aquacole et, par ricochet, sur les marchés intérieurs et internationaux, en fonction de la taille de ces marchés et des espèces concernées. La productivité naturelle des stocks de poisson et des écosystèmes, ainsi que les manifestations du phénomène El Niño, font partie des principales incertitudes qui ont une incidence sur les perspectives de la pêche, mais également de la production de farine et d’huile de poisson. Les mesures commerciales, en particulier les accords commerciaux bilatéraux, continuent d’influencer fortement la dynamique du marché mondial du poisson.

 

Extrait de :
OCDE/FAO (2015), « Poisson », dans Perspectives agricoles de l'OCDE et de la FAO 2015, Éditions OCDE, Paris.
DOI: https://dx.doi.org/10.1787/agr_outlook-2015-12-fr

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